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Le programme d’éducation à la sexualité, « en l’état, n’est pas acceptable et doit être revu »! (Alexandre Portier)

Communiqué de presse, 27 novembre 2024

Juristes pour l’enfance salue les propos tenus cet après-midi au Sénat par Alexandre Portier, ministre délégué chargé de la réussite scolaire et de l’enseignement professionnel (voir la video ICI).

« Les parents sont et doivent toujours rester les premiers éducateurs de leurs enfants»

Enfin, un ministre affirme que « Les parents sont et doivent toujours rester les premiers éducateurs de leurs enfants, en particulier dès lors que l’on touche à ce qu’il y a de plus intime et de plus privé chez l’être humain ».

Juristes pour l’enfance remercie le Ministre et rappelle à cette occasion que l’État n’a rien à reconnaitre ni concéder aux parents en la matière : ils sont de par leur statut les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants, comme le proclament les textes internationaux au sommet de la hiérarchie des normes juridiques.

« ce programme, en l’état, n’est pas acceptable et doit être revu »

Nous remercions le Ministre qui a le courage de reconnaitre que, s’il faut un programme pour protéger les enfants et les aider « à comprendre le monde qui les entoure », « ce programme, en l’état, n’est pas acceptable et doit être revu ».

Il évoque 3 défauts majeurs dans la mouture actuelle du projet :

– La présence de la théorie du genre : le Ministre affirme qu’il s’engagera « personnellement pour que la théorie du genre ne trouve pas sa place dans nos écoles ».

– Le militantisme qui, selon le Ministre, « n’a pas non plus sa place dans nos écoles. Je veux un encadrement très strict de tous les intervenants qui auront à porter ces sujets dans nos établissements parce qu’il est hors de question de laisser nos écoles se transformer en terrain militant ». Il est en effet impératif que, au minimum, les parents soient informés des contenus fournis aux élèves et des associations qui interviennent, et plus largement qu’ils soient associés et puissent participer à ce qui sera mis en place dans l’école de leurs enfants.

– L’insuffisante prise en considération des seuils du développement psychique des enfants : le Ministre affirme qu’il veut « une meilleure prise en compte du développement de nos élèves : toutes les notions qui doivent être évoquées dans ces matières doivent l’être en fonction du développement de nos élèves et avec sagesse pour décider avec l’académie des sciences et l’académie de médecine ce qui est le plus approprié ».

Juristes pour l’enfance salue ces déclarations de bon sens, respectueuses tant des parents que des enfants, et attend maintenant qu’elles conduisent à une refonte du programme pour remédier à ces problèmes clairement identifiés.

Violences sexuelles, violences intrafamiliales et pornographie

Juristes pour l’enfance partage également la préoccupation du Ministre qui évoque l’impossibilité d’être « spectateurs face aux violences, sexuelles en particulier, que subissent nos adolescents, face aux violences intrafamiliales, face aussi à la prolifération des images à caractère pornographique dans le quotidien de nos enfants ».

Juristes pour l’enfance approuve bien entendu la volonté de préserver les enfants de ces maux. Pour autant, 

– nous demandons qu’on cesse de disqualifier systématiquement les parents sous prétexte qu’il existe des familles dysfonctionnelles. Les parents demeurent les mieux placés pour prendre soin de leurs enfants et c’est toujours à eux que revient la tâche de réparer les troubles et traumatismes causés par des interventions extérieures inappropriées.

– la nécessité de prévenir les violences sexuelles et de réparer les dégâts de l’exposition à la pornographie ne peut justifier que des contenus inadaptés soient infligés aux enfants.

En particulier, la préservation des enfants de la pornographie dépend de la volonté politique de mettre enfin en place un contrôle de l’âge pour l’accès aux contenus pornographiques en ligne, sanctions dissuasives à l’appui.

A ce sujet, Juristes pour l’enfance salue les efforts des autorités et notamment de l’Arcom,  mais l’éducation à la sexualité ne doit pas être le faux nez des autorités pour ne pas assumer leur obligation et leur responsabilité de faire respecter la loi française qui sanctionne l’exposition des mineurs à la pornographie.

Plutôt que de parler pornographie à l’école au prétexte de mettre en garde les enfants, il convient de prendre enfin des mesures efficaces pour qu’ils n’aient plus accès à la pornographie et qu’il ne soit plus nécessaire de leur en parler dès le primaire. 

Juristes pour l’enfance continue à mobiliser les associations et les familles en vue de saisir la justice, en attendant une version adaptée et constructive du programme.

Voir le communiqué en ligne ICI

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