Communiqué de presse Juristes pour l’enfance, 19 juillet 2021
Les 4 et 5 septembre prochain, la foire commerciale Désir d’enfant convie une nouvelle fois les entreprises étrangères du business de la fertilité à venir proposer aux français leurs prestations interdites sur le territoire : achat de gamètes avec sélection du fournisseur de sperme ou de la vendeuse d’ovocytes en fonction de ses caractéristiques physiques y compris sa « race », de sa personnalité, de ses centres d’intérêt, etc. ; fécondation in vitro sans limite d’âge et avec détermination du sexe de l’enfant, diagnostic préimplantatoire élargi et méthode ROPA ; et bien sûr GPA c’est-à-dire exploitation reproductive du corps de la femme et remise d’enfants contre argent.
Sur les 5 pages énumérant les partenaires de la foire commerciale Désir d’enfant[2], on peut compter pas moins de 8 entreprises de GPA[1]. On trouve aussi 3 banques de gamètes[2]et même un transporteur spécialisé dans l’acheminement de sperme, ovules et même embryons à travers la planète…[3]
On avait pourtant pu entendre, lors des débats précédant l’adoption de la loi de bioéthique, le Premier Ministre, son ministre de la justice ou des députés LREM assurer, la main sur le cœur, que de GPA il ne saurait être question en France, et que la « bioéthique à la française » tenait fermement l’absence de patrimonialisation du corps humain, de ses éléments et de ses produits.
Peuvent-ils aujourd’hui nous expliquer pourquoi ni le Garde des Sceaux, ni la Préfecture de Paris, ni la Préfecture de police de Paris, ni la Mairie de Paris n’ont daigné répondre aux courriers adressés par Juristes pour l’enfance au cours de ces derniers mois[4]pour les alerter sur l’organisation de cette foire pour la seconde année consécutive, et leur demander de prendre des mesures en conséquence.
Et pourquoi le Procureur de la République près le Tribunal judiciaire de Paris n’a pas non plus à ce jour donné suite à la plainte contre X déposée au tout début du mois d’octobre dernier dénonçant les violations de la loi française dûment constatée par huissier et étayée par de nombreuses pièces ?[voir le communiqué JPE sur cette plainte]
Alors que Parlement européen a inclus le sujet de la GPA dans la stratégie nécessaire pour « l’éradication de la traite des êtres humains » et a reconnu que « l’exploitation sexuelle à des fins de gestation pour autrui et de reproduction (…) est inacceptable et constitue une violation de la dignité humaine et des droits de l’homme [Résolution du 21 janvier 2021]», l’Etat français entend-il continuer encore longtemps à collaborer par son silence et son inertie à cette violation ?