Communiqué de presse JPE 29 juin 2020
Quand la France est endeuillée et meurtrie, nous devons cesser de nous diviser
Quand 35 000 familles peuvent enfin se retrouver pour faire leur deuil, il faut le respecter et faire silence
Quand tant et tant de salariés, d’indépendants, d’artisans, d’entrepreneurs, de jeunes, s’inquiètent de leur avenir, l’urgence est de les rassurer
Quand le chômage partiel généralisé exige un sursaut de volonté à tous niveaux
Quand ceux qui étaient applaudis tous les soirs, défilent de nouveau dans la rue
Quand l’Etat peine à exercer sa fonction régalienne de police
Quand la science vient elle-même de prouver ses limites face aux choses de la vie, c’est-à-dire un virus
Nous sommes dans l’attente d’une parole, forte, généreuse, rassembleuse.
Au contraire, en rupture complète avec les attentes des électeurs (1% des Français estiment que la PMA est une priorité selon un sondage IFOP du 15 juin), les députés reprennent les discussions sur le projet de loi bioéthique et la commission spéciale bioéthique se réunit à cette fin dès ce soir, lundi 29 juin.
L’Association Juristes pour l’Enfance demande solennellement aux députés de bien vouloir prendre en considération les points suivants :
1) Alors que le Haut conseil du financement de la protection sociale annonce en 2020 une « rupture sans précédent pour la sécurité sociale » , comment l’assurance maladie aurait-elle les moyens de prendre en charge, à 100% qui plus est, des PMA pour des personnes fertiles quand certains malades du COVID n’ont pas été soignés faute de respirateurs ou de place dans les hôpitaux ?
2) Quel est le monde d’après que législateur souhaite faire advenir : un monde peuplé d’enfants sans généalogie paternelle, qui fabrique des chimères humain/animal et organise la congélation des ovocytes pour réaliser tardivement un projet parental version troisième âge ?
3) Nos députes veulent-ils vraiment la généralisation de la PMA, qui n’est autre chose que l’exploitation lucrative de la procréation humaine, faisant de l’humain la matière première et le consommateur d’un même marché ? Ne serait-il pas plus respectueux de l’humain de relancer les recherches publiques sur la restauration de la fertilité, actuellement au point mort ?
Chaque enfant qui vient au monde doit être choyé et accueilli, quel que soit son mode de conception, mais la loi n’a pas à institutionnaliser l’effacement symbolique du père.
Nous sommes des hommes et des femmes de désir, mais la satisfaction du désir sans recherche de la justice a l’enfant pour première victime car la loi du désir n’est rien d’autre que la loi du plus fort.
Les Français ne veulent pas de toujours plus de procréation artificielle, ils veulent l’écologie. Le message qui sort des urnes au lendemain de la crise du COVID est clair : mesdames et messieurs les députés, concentrez-vous sur les priorités, pas sur les intérêts financiers des fonds d’investissement du secteur de la fertilité.