Et le droit dans tout ça? Une émission présentée par Aude Mirkovic et Olivia Sarton.
Radio Espérance le 24 avril 2020
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Chers amis auditeurs
La semaine dernière, nous avons parlé de la dimension sociale du mariage : nous avons vu que, si la loi s’intéresse au mariage et lui confère un statut, c’est parce que le mariage offre une structure adaptée pour la procréation et l’éducation des enfants, autrement dit pour le renouvellement des générations, besoin numéro 1 de toute société.
Nous découvrons alors la dimension familiale du mariage : si la société institue le mariage dans la perspective de la procréation, on comprend qu’il ne peut concerner que l’union d’un homme et d’une femme.
Certes, il y a des époux homme et femme qui ne procréent pas, mais c’est pour des raisons singulières : ils ne veulent pas d’enfants, souffrent d’infertilité ou ont dépassé l’âge de la procréation.
En revanche, deux hommes ou deux femmes ne peuvent jamais procréer ensemble : le mariage des personnes de même sexe modifie donc la signification du mariage, puisque peuvent se marier des personnes qui ne peuvent pas procréer, par définition cette fois et non plus seulement par exception.
Si la perspective de la procréation, c’est-à-dire la dimension familiale, est retirée du mariage, que reste-t-il ? Il reste le couple.
Le mariage devient un statut social de couple.
Bon, pourrait-on dire. Et alors ?
Le problème est que le mariage ramené à un statut de couple devient injuste et discriminatoire : en effet, quel genre de service social rend le couple pour justifier un traitement de faveur ?
Pourquoi avantager les couples par rapport aux célibataires, qui ne disposent que d’un seul salaire pour faire face à des dépenses que les couples assument le plus souvent à deux ?
Par ailleurs, dès lors que le mariage est devenu la reconnaissance sociale du couple, pourquoi la relation impliquant trois personnes ou plus serait ignorée socialement ?
On pense à la polygamie ou, plus largement, l’amour en groupe revendiqué par les personnes qui vivent la polyamorie, les trouples ou autres groupes.
Reposons la question : quel genre de service social rend le couple qui justifie qu’il soit privilégié ?
Si c’est la vie commune qui rend le service social, alors une colocation rend le même service.
Il apparaît donc que le mariage entre personnes de même sexe, sous prétexte de remédier à une prétendue inégalité liée à l’altérité homme/femme des époux, a instauré des inégalités, bien réelles cette fois, à l’égard de tous ceux qui ne sont pas en couple.
En résumé, de nos deux chroniques : la loi, petit à petit, réduit le mariage à un statut de couple, sans dimension familiale puisque la perspective de la procréation est évincée, et un couple comme les autres puisque le législateur traite tous les couples, mariés ou non, de la même manière.
Le résultat est une désaffection du mariage par les parents et futurs parents qui ne voient plus l’intérêt offert par le mariage pour leur famille.
De son côté, le mariage peine à offrir à ceux qui s’y engagent la stabilité et la sécurité attendue, parce qu’il est fragilisé par ces réformes successives.
La conclusion sera malgré tout optimiste : si les législateurs successifs s’étaient employés, en vain, à valoriser le mariage, sans résultat, on pourrait douter de la capacité du mariage à soutenir une famille durable et solide.
Au contraire, les réformes déstabilisant le mariage se succèdent depuis des décennies et, malgré tout, il tient bon.
Il suffirait de quelques mesures simples en faveur du mariage, fiscales par exemple, pour lui redonner l’élan dont il besoin pour remplir son rôle, jusqu’à sa restauration complète comme institution proposée à l’homme et la femme pour abriter leur famille, pour le bien des intéressés comme de la société tout entière.
A chacun d’y travailler. Comment ? En partageant, par exemple, cette chronique !