Communiqué de presse, 6 février 2025
Juristes pour l’enfance annonce un recours contre le programme d’éducation à la sexualité publié ce jeudi 6 février 2025 au BO (à lire ICI à partir de la p.11).
– Etroitesse d’esprit
L’association regrette l’étroitesse d’esprit et l’enfermement de ses rédacteurs qui ont refusé jusqu’au bout de tenir compte des demandes faites par l’enseignement privé, les associations familiales et associations de parents ainsi que par des professionnels aguerris au sujet (juristes, pédopsychiatres, psychologues etc.).
– Rejet de la primauté du rôle éducatif des parents et non-respect de l’autorité parentale
Le rejet de la primauté du rôle éducatif des parents et l’absence de respect de l’autorité parentale par la suppression de l’information préalable sur le contenu précis des séances et des outils utilisés constituent une erreur politique. Mais surtout cela porte atteinte au droit des parents de guider leur enfant et de lui transmettre les valeurs éducatives et culturelles ainsi que les convictions qui sont les leurs, droit protégé par les conventions internationales ratifiées par la France et qui s’imposent à elle.
– Ignorance des stades de développement psycho-affectif
L’inadaptation du programme au développement propre à chaque enfant par la transmission généralisée de contenus relatifs à la sexualité qui ne tient pas suffisamment compte des stades de développement psychoaffectif porte atteinte à leur droit à l’information et à la santé, au respect de leur intimité et de leur vie privée et peut même constituer à leur égard une violence psychologique.
– Contenus idéologiques
Les droits à l’information et à la santé sont également atteints par la présence de contenus idéologiques comme le mensonge qui consiste à faire croire à des enfants qu’il est possible d’ignorer son identité sexuelle au profit du ressenti d’une identité de genre. La loi française a adopté des dispositions pour protéger de toute forme de violence les personnes souffrant d’une dysphorie de genre et dans l’incapacité de s’approprier leur identité sexuelle de naissance. C’est heureux mais cela ne justifie en aucun cas que l’on enseigne à des élèves que la réalité – notamment celle de la binarité des sexes et celle de l’inscription du sexe dans chaque plus petite cellule d’un être humain depuis les premiers jours de sa conception jusqu’à sa mort – pourrait être éludée au profit du désir individuel.
– Enfin, l’éducation à la sexualité au seul prisme du consentement est un leurre. L’incitation permanente de notre société à la consommation sexuelle et à la jouissance constitue un obstacle à la formation et au respect du consentement. Par ailleurs, l’enfance et l’adolescence sont les périodes de vie où l’être humain n’est pas encore en capacité de donner un consentement libre et éclairé. C’est la raison pour laquelle il bénéficie d’une protection juridique appropriée. Faire croire que le consentement serait toujours accessible pour les mineurs moyennant une éducation dispensée en milieu scolaire nie la réalité du développement de l’être humain et la formation des capacités émotionnelles, de réflexion et de prise de décision telles que mises au jour par les apports récents des neurosciences. Nier l’incapacité de l’enfant à donner un consentement libre et éclairé, c’est priver d’efficacité la protection juridique qui lui est due, c’est nier l’enfance.
Juristes pour l’enfance affirme à nouveau la nécessité de transmettre une éducation aux enfants et adolescents, mais celle-ci doit respecter les droits des enfants et des parents inscrits dans les conventions internationales et dans le droit français, comme nous l’avons écrit dans notre analyse détaillée disponible ICI.
Tel n’est pas le cas du programme d’éducation à la sexualité publié le 6 février 2025. Juristes pour l’enfance prépare un recours en justice qu’elle introduira dans les jours qui viennent.