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Lecture dans le cadre scolaire et protection des mineurs

Lecture dans le cadre scolaire et protection des mineurs (chronique radio Olivia Sarton)

 

Chronique du 4 novembre 2024, à écouter sur radio Espérance ICI

 

La presse s’est faite l’écho ces dernières semaines des retombées des actions menées pour demander que les élèves participant à la sélection du Prix Goncourt lycéens ne soient pas exposés au contenu pornographique et dangereux pour des mineurs du livre Le Club des enfants perdus de Rebecca Lighieri, nous en avions parlé dans cette émission il y a quelques semaines.

Grâce à la demande de signalement formulée par Juristes pour l’enfance auprès de la Commission ad hoc du Ministère de la justice https://www.justice.gouv.fr/commission-surveillance-controle-publications-jeunesse sur le fondement de la loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000006068067/2010-08-17/, ainsi qu’à d’autres actions, comme l’interview courageuse de la mère de famille https://www.tocsin-media.fr/videos/diffusez-au-maximum-vos-enfants-sont-en-danger/  et aux courriers adressés par SOS Education à plusieurs ministres https://soseducation.org/docs/mobilisations/contenus-pornographiques-lycee-lettre-institutionnelle.pdf, l’Education nationale et son personnel ont dû reconnaître que le livre pouvait heurter ou choquer les élèves https://www.la-croix.com/culture/le-goncourt-des-lyceens-pris-dans-la-tourmente-un-livre-accuse-d-incitation-a-la-debauche-20241016

Selon des médias, le Ministère de l’Education nationale aurait indiqué que : « tous les lecteurs ont le droit imprescriptible de ne pas lire un livre ; aucune lecture n’est imposée et si des élèves expriment leur volonté propre de ne pas lire un ouvrage, ils en ont le droit. »

Et bien, la formulation d’un droit général et « imprescriptible de ne pas lire un livre » est tout à fait erronée. S’agissant des élèves dans le cadre scolaire, il n’existe pas de droit de cette sorte. Un élève qui refuserait de lire par exemple Le journal d’Anne Franck ou Madame Bovary serait sanctionné de manière académique. En revanche, il existe un droit à ce que soit respectée l’interdiction légale d’exposition d’un mineur à du contenu pornographique ainsi qu’un droit de l’enfant à être « protégé dans sa sécurité, sa santé, sa vie privée et sa moralité », de voir « assurer son éducation et son développement, dans le respect dû à sa personne ». https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000038749626

Et nulle liberté pédagogique ne peut être opposée à ces droits de l’enfant.

 

Ceci étant dit, nous nous réjouissons de la prise de conscience qui s’est opérée et qui reconnaît les besoins fondamentaux des enfants et des adolescents.

Je tiens à souligner particulièrement la mobilisation des parents pour défendre leurs enfants. Rappelons que si les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants et doivent être respectés dans leur mission, c’est parce que ce sont eux qui assument les responsabilités qui en découlent : tous ceux qui se vantent d’ouverture en considérant que des livres tels que le club des enfants perdus doivent se retrouver dans les mains des élèves, ne sont pas ceux qui en assument les conséquences. Ce sont bien les parents qui, auprès de leurs enfants choqués, essaient de démêler avec eux leurs émotions pour mettre à distance le contenu inapproprié et dans les cas les plus sévères, trouvent le psychothérapeute qui pourra prendre en charge leur enfant, organisent les rendez-vous, prennent sur leur temps de travail pour y conduire leur adolescent etc. Que chacun de vous n’hésite pas à le rappeler face aux idéologues, comme les auteurs du rapport du CESE sur l’éducation à la sexualité, qui ne cessent de disqualifier les parents !

 

Et le droit dans tout ça ?

Une chronique de Juristes pour l’enfance présentée chaque lundi sur Radio Espérance, par Olivia Sarton, Matthieu le Tourneur et Aude Mirkovic, à 8h, 12h45 et 19h20 (durée 3 minutes)

Retrouvez toutes les chroniques Et le droit dans tout ça ? sur radio Espérance ICI

 

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