Communiqué de presse 16 octobre 2024
Le Sénat italien a adopté ce mercredi 16 octobre 2024 le projet de loi faisant de la gestation pour autrui de manière un délit universel (ICI). Désormais, le recours à une mère porteuse en Italie ou à l’étranger encourt une peine de prison de 3 mois à deux ans et une amende de 600 000 à un million d’euros. La loi italienne interdisait déjà à quiconque de réaliser, organiser ou faire, sous quelque forme que ce soit, la publicité de la commercialisation de gamètes ou d’embryons, ou de la gestation pour autrui. La modification de la loi élargit le champ de compétence des autorités italiennes qui pourront juger des faits commis à l’étranger par un justiciable italien et sanctionner des faits commis à l’étranger, fussent-ils légaux dans le pays concerné. Comme l’a dit Eugenia Roccella, Ministre de la famille italienne: « Les gens ne sont pas des objets, les enfants ne s’achètent pas et on ne peut pas vendre ou louer des parties du corps humain. Cette simple vérité, qui figure déjà dans notre système juridique où la pratique aberrante de la GPA est un délit, ne peut plus être contournée ». Juristes pour l’enfance se réjouit de cette réforme italienne qui va dans la bonne direction. A l’heure où le marché de la gestation pour autrui est mondialisé, il est aisé pour les commanditaires de se rendre à l’étranger et d’échapper aux lois de leurs propres pays. L’Italie s’honore par cette modification de la loi et se présente ainsi comme le fer de lance de la protection des femmes et des enfants contre ce néo-esclavage et ces nouvelles traites des êtres humains que constituent la location d’utérus et la vente d’enfant. L’Italie donne l’exemple: la répression pénale du recours à la GPA, y compris à l’étranger, est nécessaire. Les sanctions pénales sont avant tout dissuasives et, avant même de sanctionner si besoin, jouent d’abord un rôle pédagogique : faire comprendre aux citoyens que la GPA méconnait les droits des femmes et des enfants. En France, Juristes pour l’Enfance s’est engagé depuis plus de 10 ans dans un sens similaire en proposant l’insertion après l’article 227-12 du Code pénal d’un article 227-12-1 ainsi rédigé: « Art. 227-12-1. – Le fait d’obtenir ou de tenter d’obtenir la naissance d’un enfant par le recours à la gestation ou la procréation pour autrui est puni de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende. « Lorsque le délit prévu par le présent article est commis à l’étranger par un Français ou une personne résidant habituellement sur le territoire français, la loi française est applicable par dérogation au deuxième alinéa de l’article 113-6, et les dispositions de la seconde phrase de l’article 113-8 ne sont pas applicables. » |
|
|