Chronique du 16 septembre 2024, à écouter sur radio Espérance ICI
C’est la rentrée scolaire ! et avec elle, c’est un mois de septembre bien chargé qui se déroule pour les parents.
Je vais ici alourdir un peu leur barque : Chers parents, une tâche essentielle qui est la vôtre en ce début d’année scolaire est de parcourir les manuels et les livres donnés par l’école, le collège, le lycée à vos enfants pour en vérifier le contenu.
Certes, nous aimerions tous faire confiance à ces manuels et livres, mais l’expérience montre qu’ils ne respectent pas tous le temps de l’enfance ou les stades de développement psycho-affectif d’une classe d’âge.
Si vous estimez que c’est le cas, que faire ?
Tout d’abord, ne criez pas immédiatement haro sur l’enseignant qui a donné ou demandé d’acheter l’ouvrage en question. Certains n’ont pas conscience de bonne foi de leur caractère inadapté. D’autres ont choisi le moins pire de la liste imposée par les programmes.
Certains de ces livres ou manuels ne pourront pas être écartés et vous devrez être vigilants lorsqu’ils seront utilisés en classe ou à la maison pour dialoguer avec votre enfant, lui expliquer votre désaccord sur tel ou tel point et ainsi aiguiser son esprit critique et sa liberté de penser.
D’autres livres appellent une mise à l’écart impérative. Ainsi, en ce début d’année, 2000 lycéens d’une cinquantaine de classe vont se voir demander de lire une sélection de romans pour le prix Goncourt des lycéens.
Si votre enfant est concerné, vous devez impérativement lire le livre qui lui est échu et vous opposer à sa lecture si vous estimez qu’il va heurter l’intimité, la pudeur ou la sensibilité de votre enfant. Malheureusement la sélection de ces livres par les membres de l’Académie Goncourt ne constitue pas une garantie de leur caractère adapté à un jeune public.
Si le livre vous paraît dépasser les limites admissibles, ne laissez pas vos enfants être pris en otage, la lecture d’un roman n’est pas neutre, certaines lectures contribuent à la dégradation de la santé mentale des jeunes ! La lecture imposée d’un livre inadapté peut constituer une forme de violence psychologique et de maltraitance à l’égard d’un élève. Aucune liberté pédagogique, aucune organisation de prix quelconque ne peut justifier qu’une telle violence ou maltraitance soit imposée à un enfant.
Vous parents, vous êtes titulaires de l’autorité parentale. L’article 371-1 du Code civil expose clairement que cette autorité vous appartient jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé, sa vie privée et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement dans le respect dû à sa personne.
Il vous donne donc toute légitimité pour vous opposer à une lecture qui mettrait en danger la sécurité, la santé, la vie privée, la moralité de votre enfant ou qui ne respecterait pas sa personne.
Alors lisez manuels et livres et réagissez si c’est nécessaire dès ce mois de septembre, lors de la réunion de parents organisée pour la rentrée, ou en prenant rendez-vous en urgence avec le corps enseignant.
À la semaine prochaine !
Et le droit dans tout ça ?
Une chronique de Juristes pour l’enfance présentée chaque lundi sur Radio Espérance, par Olivia Sarton, Matthieu le Tourneur et Aude Mirkovic, à 8h, 12h45 et 19h20 (durée 3 minutes)
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