Et le droit dans tout ça ?
Une chronique présentée chaque semaine par Juristes pour l’enfance sur Radio Espérance Présentée par Aude Mirkovic et Olivia Sarton, le lundi à 8h, 12h45 et 19h20 (durée 3 minutes)
Chronique du 6 mai 2024 « Constitution du NHS et Rapport Cass : le tournant prophétique du Royaume-Uni »
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Chers amis auditeurs bonjour, bienvenue dans la chronique de juristes pour l’enfance, Et le droit dans tout ça, présentée aujourd’hui par Olivia Sarton.
Pendant que se déchaîne en France une polémique au sujet du livre Transmania, il paraît important de mettre le projecteur sur le tournant majeur opéré par le Royaume uni au sujet du sexe et du genre.
Le 30 avril 2024, le National Health Service – le système de santé public anglais – a publié sur son site internet une proposition de modification de sa constitution, dans laquelle il reconnaît que le sexe se définit comme le sexe biologique. Le NHS accepte ainsi de rompre avec l’idéologie à l’œuvre depuis plusieurs années pour disqualifier le sexe au profit du genre. Sans nier le fait que des personnes adoptent une identité opposée à leur sexe biologique, le NHS affirme la priorité de ce dernier sur le ressenti qu’est le genre. Il en tire les conséquences : c’est le sexe biologique qui détermine les normes de prise en charge des patients en particulier pour la réalisation des soins intimes, pour le partage des chambres et sanitaires, pour l’accès à des espaces de jour réservés, et pour la détermination des traitements adéquats liés aux maladies et affections spécifiques au sexe.
En outre, le NHS choisit d’abandonner la novlangue militante : le mot « genre » disparaît au profit de « sexe » ; les termes « homme » et « femme » sont seuls utilisés, et le critère de discrimination d’identité de genre est remplacé par celui de changement de sexe.
Ce chemin retrouvé vers la raison s’applique également à la prise en charge des enfants, adolescents et sans doute bientôt à celle des jeunes majeurs dits transidentifiés. Nous vous avons parlé à plusieurs reprises de l’examen confié à ce sujet au Dr Hillary Cass. Au début du mois d’avril 2024, la Dr Cass a publié un volumineux rapport final qui critique sans concession le modèle d’affirmation de genre en général, et particulièrement dans la fourniture de soins cliniques.
Désormais, les mineurs qui questionnent leur identité sexuelle seront traités dans le système de soins public anglais comme tous les jeunes qui souffrent de difficultés de développement, soit en priorité avec une prise en charge psychopathologique. Ils ne se verront plus administrer de bloqueurs de puberté et ne seront plus soumis à des chirurgies dites de réassignation sexuelle. A partir de 16 ans, certains pourront se voir prescrire avec prudence des hormones du sexe opposé mais le rapport Cass annonce une nouvelle enquête sur l’opportunité d’administrer de telles hormones pour les jeunes, y compris les jeunes majeurs jusqu’à 25 ans.
Le rapport présente également la transition sociale comme une intervention de soins active « parce qu’elle peut avoir des effets significatifs sur l’enfant ou le jeune en termes de fonctionnement psychologique et de résultats à long terme ». Il la décourage fortement pour les jeunes enfants. Pour les plus âgés, il recommande que, si elle devait être mise en œuvre, elle ne soit que partielle (c’est-à-dire que les tiers soient informés du sexe biologique du jeune) et que les parents soient impliqués dans la décision.
Depuis la publication de ce rapport, la Dr Hillary Cass est violemment attaquée par les militants transactivistes qui tentent de discréditer la qualité du travail réalisé.
La publication par le NHS il y a quelques jours de son projet de modification de constitution montre que le système public de santé anglais refuse de se laisser intimider.
Alors de ce côté de la Manche, ne nous laissons pas décourager par la violence des polémiques en cours et soyons-en certains : dans quelques temps, la France prendra le même chemin !
A la semaine prochaine !
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