Et le droit dans tout ça ?
Une chronique présentée chaque semaine par Juristes pour l’enfance sur Radio Espérance
Présentée par Aude Mirkovic et Olivia Sarton, le lundi à 8h, 12h45 et 19h20 (durée 3 minutes)
Chronique du 11 juillet 2023 : la GPA à l’agenda du Ministre des transports
Nous sommes avons débuté l’année en beauté, si je puis dire, avec notamment les déclarations du Ministre des transports, Monsieur Clément Beaune, qui s’est prononcé en faveur de la légalisation de la gestation pour autrui, la GPA.
Un de ses « arguments » est, je cite : il y a « d’un côté tellement d’enfants en souffrance et de familles dysfonctionnelles, et de l’autre, tellement de couples qui portent dans leur cœur un projet d’enfants ».
En effet, il y a des enfants qui souffrent, il y a des familles dysfonctionnelles. C’est triste, mais en quoi est-ce une raison pour justifier de faire souffrir d’autres enfants par la GPA, en les privant délibérément de leur filiation, en les séparant de leur mère de naissance, en faisant d’eux l’objet d’un contrat de commande et de livraison, contraire à leur dignité d’êtres humains ?
En ce qui concerne les personnes en désir d’enfant, personne ne nie leur souffrance. Le désir d’enfant est bien compréhensible, mais la satisfaction de ce désir ne saurait justifier de priver un enfant de quoi que ce soit. Or la GPA, quelles que soient ses modalités, quels que soient les demandeurs, mariés, célibataires, couple de même sexe, de sexe différent, jeunes, vieux, dans tous les cas, la GPA emporte des préjudices pour l’enfant. Ce n’est pas l’intention bien sûr des personnes qui recourent à la GPA, mais c’est hélas la réalité.
Pour s’en tenir à la question de la filiation, le fait de séparer l’enfant de sa mère de naissance ne peut être justifié par le fait qu’elle soit remplacée par un parent d’intention, de la même manière que promettre une prothèse, même de luxe, ne justifie pas de priver quelqu’un de son bras ou de sa jambe.
Pour autant ces personnes, qui ont de l’amour à donner, pourraient se voir proposer d’autres manières d’aimer : adopter des enfants sans parents pour ceux qui présentent les conditions requises, mais aussi prendre soin des enfants malheureux par le parrainage, en devenant famille d’accueil, en finançant la scolarité ou les études d’un enfant sans ressources, des façons très concrètes et utiles de venir en aide à des enfants laissés pour compte.
Il y a des fécondités alternatives à la filiation, saurons-nous les proposer ?
Les déclarations du Ministre nous rappellent à l’ordre : la menace de la GPA est toujours là.
La bataille fait rage, et la protection de la dignité humaine est l’affaire de tous. Faisons ensemble un petit examen de conscience : est-ce que nous fuyons les discussions sur la GPA en famille, avec les collègues, pour avoir la paix ? Est-ce que nous nous donnons la peine de partager un article, glisser un conseil éclairant, ou est-ce que nous négligeons de le faire ?
Comme d’habitude, chers amis, pas question de rester silencieux par paresse, lassitude, fausse modestie. La bataille de l’opinion est l’affaire de tous, vous et moi. A la semaine prochaine !
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