Le 3 mars 2023, à Casablanca au Maroc, la Déclaration internationale pour l’abolition universelle de la Gestation pour autrui (GPA) a été rendue publique. Anne Schaub, psychologue et psychothérapeute, spécialiste des mémoires précoces de l’enfant, explique les impacts psychologiques de la GPA sur le nourrisson.
Et le droit dans tout ça ? Une chronique présentée chaque semaine par Juristes pour l’enfance sur Radio Espérance
Présentée par Aude Mirkovic et Olivia Sarton, le vendredi à 7h50, 12h40 et 19h05 ainsi que le samedi à 8h20 (durée 3 minutes)
« L’impact le plus significatif et le plus influent pour le devenir d’un enfant c’est la situation de séparation de naissance. L’être humain est particulièrement sensible à la perte. Le nouveau né qui nait par GPA va perdre ce qui lui est essentiel pour se sentir en sécurité, en équilibre. Il perd sa mère de naissance.
Or, on sait aujourd’hui combien la séparation de naissance va atteindre le tout petit et va l’exposer à des ressentis extrêmes auxquels il n’est pas préparé. Il n’a pas encore une structuration psychique organisée. Sur le plan mental il ne peux pas se dire qu’il va aboutir dans les bras d’une mère qui va l’aimer toute sa vie. Cela lui est impossible.
Il va ressentir une angoisse d’abandon, angoisse qui peut aller jusqu’à une angoisse de mort. »
Pourquoi s’inquiéter particulièrement de cette situation dans le cadre d’une GPA ?
« En effet, cela peut arriver dans de nombreuses situations en dehors des cas de Gestation pour autrui. La différence, c’est dans le cadre de la GPA ; il s’agit d’une situation de souffrance organisée à l’avance, et de façon contractuelle.
La séparation est prévue dans un contrat, alors que quand un enfant est adopté c’est une situation d’accident de vie. Si un enfant est séparé parce qu’il doit allé en néo-natologie, c’est aussi un accident de vie.
La GPA, c’est organiser, c’est programmer intentionnellement cette situation à l’avance. »