Une chronique présentée chaque semaine par Juristes pour l’enfance sur Radio Espérance
Présentée par Aude Mirkovic et Olivia Sarton, le vendredi à 7h50, 12h40 et 19h05 ainsi que le samedi à 8h20 (durée 3 minutes)
Chronique du 4 février 2022 à écouter sur Radio Espérance ICI
Nous assistons depuis déjà quelque temps à une offensive généralisée pour disqualifier le réel au profit du ressenti, de la volonté.
C’est ainsi que, par exemple, la loi de bioéthique a entrepris de détacher la filiation de la réalité charnelle de la procréation pour la faire reposer sur la seule intention des adultes désirant être parents.
C’est ainsi aussi que le sexe biologique des personnes est disqualifié au profit de leur ressenti intime d’elles-mêmes comme homme, femme, aucun des d’eux dans un sentiment non binaire ou encore tantôt l’un, tantôt l’autre dans un contexte dit de fluidité de genre.
Le problème ne vient pas de ces ressentis en soi, qui relèvent de l’intimité des intéressés, mais du fait que ces ressentis intimes sont imposés à tous pour remplacer le réel, pour supplanter la réalité.
Rappelez-vous la circulaire de l’éducation nationale de septembre dernier, qui enjoint aux établissements scolaires de considérer comme garçon une élève fille qui se ressent garçon et vice-versa : elle exprime cette démarche de laisser le subjectif, l’intime, le ressenti, la volonté supplanter le réel et au passage, imposer à tous de renoncer à se référer au réel.
La même démarche est à l’œuvre dans la modification annoncée en mars prochain d’un document de référence dans le monde psychiatrique, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, dit DSM.
Ce document, éditée par l’Association américaine de psychiatrie, entreprend de modifier le vocabulaire pour remplacer la distinction homme/femme par celle des ressentis des intéressés.
Ainsi, dans la nouvelle version, les mots « mâle naturel/femelle naturelle » deviennent « individu assigné mâle/femelle à la naissance » et les termes « procédure médicale de changement de sexe » deviennent « procédure médicale d’affirmation du genre ».
Le ressenti de genre remplace la réalité du sexe.
Pourquoi est-ce que je vous parle de cela ? Pour vous catastropher, vous effrayer ? pour nous lamenter ensemble ?
Non, pas du tout, le but est plutôt de réaliser l’ampleur du phénomène afin de réagir.
A nous d’œuvrer pour dissiper cette utopie de genre qui fait beaucoup de dégâts en laissant croire que chacun pourrait s’autodéterminer sans référence à sa réalité corporelle.
Non, le sexe n’est pas assigné à la naissance, il est constaté. Pas plus que la date de naissance, le sexe n’est assigné : il est constaté.
Non le sexe n’est pas malléable et modifiable : les hormones et la chirurgie permettent de transformer l’apparence mais ne changent pas le sexe.
Oui certaines personnes peuvent vivre un mal-être lié à leur identité sexuée, oui certains jeunes vivent une souffrance liée à leur condition de garçon ou de fille : mais le remède à cette souffrance n’est pas dans la transformation du corps, toujours limitée et source de graves mutilations. Le remède n’est-il pas dans un travail d’acceptation de soi jusqu’à parvenir à s’accepter et, si possible, s’aimer soi-même, condition sans doute nécessaire pour aimer autrui ?
Les documents de référence des psychiatres américains entrent dans cet artifice de laisser croire qu’il serait possible de s’autodéterminer homme ou femme. Notre responsabilité, même modeste, de dissiper cette utopie, cette folie pourrait-on dire, n’en est que plus urgente.
Pour aller plus loin, sur la modification du DSM: