Et le droit dans tout ça? 26 mars 2021
Chronique Juristes pour l’enfance sur radio Espérance, par Aude Mirkovic et Olivia Sarton, le vendredi à 7h50, 12h40 et 19h18
Durée 3 minutes
Pourquoi protéger l’enfance ?
(radio – Olivia Sarton)
Pour répondre à cette question, empruntons au philosophe Martin Steffens, dans son beau livre L’amour vrai, Au seuil de l’autre, quelques réflexions autour de l’enfance.
La première est que l’enfance est indispensable à notre monde.
Martin Steffens écrit : « Le monde est sauvé, chaque jour, par les enfants, par ceux qui ne savent distinguer leur droite de leur gauche. (…) Par les enfants qui naissent, l’innocence arrive encore, par vagues. Grâce à eux, et grâce à ce qu’ils nous rappellent de ce que nous sommes, grâce à cette part encore intacte de nous-même au cœur de soi, la porte de l’enfer n’est pas encore refermée. (…) L’enfance garantit que quelque chose dans ce monde restera neuf, premier, primitif, naïf, natif. »
Voilà une première bonne raison de défendre l’enfance et les droits de l’enfant. Avec chaque enfant qui naît, notre monde est renouvelé pour la meilleure part de lui-même. C’est une intuition sans doute similaire qui a conduit il y a plus de 30 ans à l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant, outil destiné à assurer à l’enfant « une protection juridique appropriée, avant comme après la naissance », selon les propres termes du préambule de cette Convention.
2nde citation de martin Steffens : « L’enfance est dans la Création ce qu’il y a de plus fragile. Elle est ce qu’il y a de plus perdu. »
Chacun de nous est témoin de cette fragilité de l’enfance. Et c’est pourquoi la protéger est essentiel. Vous avez peut-être déjà entendu Aude Mirkovic vous dire que « la protection des plus faibles offre une garantie à tous. Si le plus faible est protégé, nous sommes tous en sécurité. Si le plus faible est utilisé et sacrifié, nous sommes tous en danger. »
Troisième réflexion:
« L’homme et la femme grandissent pour protéger l’enfant. « Et il y a certaines choses que « le père et la mère sont les seuls à pouvoir dire à l’enfant : il devient père, elle devient mère quand ils le lui disent. Quand ils se font garants de leur enfance. »
Cette citation illustre pourquoi nous défendons le rôle des parents auprès de l’enfant en particulier contre l’Etat qui voudrait mettre la main sur lui, comme cela a encore été montré lors des débats sur le projet de loi confortant les principes de la République qui vise à fortement limiter les possibilités pour les parents de choisir pour l’enfant l’instruction en famille, alors que les parents sont les premiers et indispensables éducateurs de leurs enfants ; ils sont là, eux et non l’Etat, pour se faire les garants de leur enfance.
Enfin, Martin Steffens nous lance une dernière interpellation :
« Tant qu’il y a des enfants qui naissent, ce monde sera assez bien pour les y mettre. Mais quand il n’y aura plus d’enfants ? (…) Que se passe t-il quand l’enfant lui-même est un marché juteux ? ou bien un droit ? ou bien un moyen de gagner la guerre démographique ? ou d’offrir des soldats à la Nation ? Quand il n’est plus un don, gratuit, mais un dû, revendiqué ? Quand il n’est plus un don, gratuit, mais une arme ? Quand il n’est plus de ceux l’on protège, en soi et hors de soi, mais ceux qu’on se plaît à scandaliser ?
Voilà un chemin pour défendre l’enfant. Chacun de nous peut y œuvrer, en protégeant la conception de l’enfant de l’emprise du marché de la procréation artificielle, ou en défendant les enfants contre les forces mortifères qui cherchent à les avilir, les scandaliser ou les profaner.