Cette intervention du 9 octobre dernier a été donnée sur Radio Espérance au sein du cycle de conférence « Redonner de l’espoir à une société en souffrance ».
La famille lieu de refuge, lieu de soutien, lieu d’éducation…
Mais la famille n’existe pas uniquement dans ce domaine privé, elle existe aussi d’un point de vue juridique : liens de parenté ou liens d’alliance sont définis dans la loi. Les liens de la famille y sont décrit comme les liens qui découlent de la filiation ou du mariage.
Conséquences : livret de famille, succession
Pourquoi le mariage existe-t-il d’un point de vue juridique ? La société aurait pu laisser le mariage dans la sphère privée, ou en faire un simple contrat… Mais ce n’est pas ce qu’elle a fait. Pourquoi ?
PARCE QU’ELLE EN A BESOIN.
Le mariage a été créé juridiquement en tant qu’institution dans la Loi
Le premier besoin d’un société, c’est de se renouveler. Certes, il n’est pas nécessaire d’être marié pour procréer. Pour autant, l’expérience prouve que les individus ne s’engagent dans un projet d’enfant qu’avec un minimum d’assurance quant à leur avenir. Et le mariage offre une réponse plutôt adaptée à cette préoccupation.
En outre, la société n’a pas seulement besoin de voir venir au monde des enfants, elle a aussi besoin de les voir grandir dans un cadre propice à leur croissance et à leur éducation, parce que ces enfants ont vocation à devenir les adultes et les citoyens de demain.
Pour ces raisons, la société institue le mariage, structure adaptée aux besoins du petit enfant, qui sont essentiellement des besoins de sécurité et de stabilité.
Cela ne veut pas dire, aux yeux de la loi, que les gens , en se mariant, deviennent meilleurs que s’ils ne le faisant pas. Mais en se mariant, les conjoints acceptent que leurs relations familiales ne reposent plus uniquement sur leur seule volonté individuelle, mais soient régies par la Loi.
Cette loi protège les époux et les membres de la famille car elle pose d’emblée des devoirs : exemple, les ressources. Le mariage ne peut pas être dissous par la volonté de l’un , ni même des deux époux. Ils doivent passer par la voie judiciaire, qui garantit ainsi que ni l’un ni l’autre ne soit lésé.
Cette engagement de stabilité et de sécurité est en définitive un réel service rendu à la société par l’institution du mariage, et à ce titre, on comprend pourquoi la société offre des avantages matrimoniaux : fiscaux, successoraux, par exemple.
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Le mariage de deux personnes du même sexe modifie la motivation même de la dimension sociale même du mariage.
Ce « mariage » traite le mariage comme une institution pour les couples et non plus pour les familles….
Pourquoi avantager les couples au détriment des célibataires ? N’y aurait-il pas là une discrimination ? Et dans le cas d’une co-location ? Pourquoi ne pas offrir les mêmes avantages à ces gens-là aussi ?
Mais quel est le « service social » rendu par les couples ?
Et la filiation ? C’est l’autre pilier du mariage au regard de la loi.
Avec des parents de même sexe, l’enfant ne peut même pas intégrer la dimension symbolique de sa filiation. La filiation ne dit plus l’origine de l’enfant mais indique les responsables légaux de l’enfant. Il y a donc une privation par la loi de la filiation à l’encontre de l’enfant.
La filiation doit au minimum reposer sur une dimension symbolique (c’est ce qu’il se passe dans l’adoption), mais si la filiation est détachée de la dimension charnelle ou symbolique, pour ne reposer que sur l’intention des adultes, il y a des conséquences énormes.
Par exemple, comment va-ton faire pour les enfants qui sont abandonnés par leur père ? Ni leurs mères, ni eux même ne pourront plus faire la recherche de paternité qui jusqu’alors leur était permise.
De même, qui seront les parents d’un enfant dont les parents homosexuels se sont mis d’accord avec un autre couple de même sexe pour s’échanger des gamètes ? Les quatre ?
La loi du 18 nov 2016 « de Modernisation de la justice au XXIème s » permet beaucoup de choses en matière de droit de la famille
Elle permet « le divorce sans juge », le PACS, le changement de sexe à l’état civil sans changement physique…
Quelles en sont les conséquences ?
Conclusion : un message d’espoir, la réalité anthropologique
Car la force de la réalité anthropologique est telle que, même dans le contexte juridique agressif vis à vis du mariage et de la filiation que nous connaissons aujourd’hui avec les pratiques et le projet de loi dit « de bio-éthique », la famille, fondée sur le mariage et la filiation intégrant l’altérité sexuelle objective des époux et des parents, demeure le modèle de référence.
A laquelle les nouveaux modèles de mariage ou de filiation cherchent à ressembler le plus possible.