Les Juristes pour l’enfance mobilisés
A l’occasion de la Journée Internationale des Droits de l’Enfant, le 20 novembre 2017, Juristes pour l’enfance (JPE) souhaite alerter sur le respect des enfants et de leurs droits en particulier sur deux points.
Protéger les enfants face à l’ « hyper-sexualisation »
A l’heure où la société française découvre chaque jour ébahie de nouvelles victimes d’abus sexuels, y compris des adultes dénonçant publiquement les harcèlements dont ils ont été victimes dans leur enfance, JPE souhaite attirer l’attention des pouvoirs publics sur la fragilisation des droits des enfants face à « l’hyper-sexualisation » de la société.
La déferlante pornographique et la banalisation des comportements sexuels « à risque » envahissent chaque jour un peu plus l’espace public : campagnes d’affichage (sexe entre hommes), distribution de magazines gratuits (Stylist), films sexualisés destinés à un public jeune (Sausage party). Même l’école, sous couvert d’éduquer les enfants à l’égalité homme femme, fait elle aussi parfois la promotion des comportements sexuels à risque.
Le gouvernement a fait du harcèlement sa priorité. Comment ne pas s’en réjouir ? Cependant, les intentions demeureront sans portée tant que de tels programmes seront dispensés et de telles publications mises à la portée de tous.
La Convention Internationale des Droits de l’Enfant, dans son article 19, fait obligation aux Etats de « prendre toutes mesures législatives, administratives, sociales, et éducatives pour protéger l’enfant contre toute forme de violence (…) y compris la violence sexuelle »
JPE réclame des mesures efficaces pour prendre en compte l’intérêt de l’enfant, protéger sa conscience, sa pudeur et son intégrité.
Promouvoir les droits de l’enfant comme limite aux désirs d’enfant
Déjà annoncée par la secrétaire d’Etat à la santé, la procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes célibataires et des couples de femmes devrait être discutée à l’occasion des états généraux de la bioéthique en 2018.
Juristes pour l’enfance rappelle que l’enfant est sujet de droit, titulaire de droits et que ces droits doivent être pris en considération au moment de répondre aux désirs des adultes.
En particulier, la Convention Internationale des Droits de l’Enfant pose dans son article 7 le droit pour tout enfant, dans la mesure du possible, de connaître ses parents et d’être élevé par eux : comment une pratique qui écarte délibérément le père et prive l’enfant de la branche paternelle de sa filiation pourrait-elle être respectueuse de ce droit ?
Ce texte international a une valeur supérieure à la loi française et son respect s’impose au législateur lui-même.
Les accidents de la vie ne privent-ils pas déjà suffisamment d’enfants de la chance de connaitre leurs parents ? Est-ce le rôle de la loi d’organiser et planifier la privation de père pour certains enfants ?
Juristes pour l’enfance appelle les parlementaires à prendre au sérieux les droits de l’enfant pour garantir dans la loi que les désirs des uns trouvent leur limite dans le respect des droits des autres et, en particulier, des enfants.